Un Jour sans fin : la brouille légendaire entre Bill et Harold
Derrière les rires que suscite Un Jour sans fin, se cache une histoire bien moins légère. Ce film culte sorti en 1993 a marqué un tournant dans la carrière de Bill Murray, mais aussi la fin d'une grande amitié. Le tournage, tendu et éprouvant, a profondément abîmé la relation entre l'acteur et le réalisateur Harold Ramis. Pendant vingt ans, ces deux complices de longue date ne se sont plus parlé, malgré les liens professionnels et personnels qui les unissaient.
Une rencontre fondatrice dans les coulisses de Chicago
Tout démarre dans les années 1970, à Chicago, haut lieu de la scène humoristique américaine. Bill Murray, jeune comédien fougueux, et Harold Ramis, esprit structuré au talent d’écriture redoutable, se croisent dans les couloirs de la troupe Second City. Très vite, une alchimie naturelle les unit. L’un improvise, l’autre cadre. Leur complicité dépasse la scène : elle devient la base d’une série de collaborations marquantes au cinéma.
Leur tandem se retrouve sur Arrête de ramer, t’es sur le sable en 1979, puis sur Les Bleus en 1981, où leur sens du timing comique fait mouche. Mais c’est en 1984, avec SOS Fantômes, qu’ils atteignent une notoriété mondiale. Ramis, scénariste brillant et réalisateur en devenir, sait comment exploiter le potentiel explosif de Murray. Pendant près de dix ans, ils forment un duo équilibré et complémentaire.
Un Jour sans fin : les tensions éclatent
Lorsque Ramis propose à Murray de jouer dans Un Jour sans fin, tous les voyants semblent au vert. Le scénario, mêlant comédie et philosophie, séduit sur le papier. Mais dès les premiers jours de tournage, les désaccords se multiplient. Murray, en pleine période de trouble personnel, envisage une approche plus sombre du rôle. Ramis, lui, veut garder une tonalité accessible et légère.
L’ambiance devient rapidement pesante. L’acteur, imprévisible, se montre distant, parfois introuvable. Il engage même un assistant personnel sourd et muet, ce qui rend la communication sur le plateau encore plus difficile. Le réalisateur, d’ordinaire patient, perd pied face à un Murray qu’il ne reconnaît plus. Ce tournage, censé sceller une nouvelle réussite commune, devient un point de non-retour.
Une séparation longue de vingt ans
Une fois le film terminé, le silence s’installe. Malgré le succès critique de Un Jour sans fin, Murray et Ramis ne se reparlent plus. Vingt années passent sans un mot échangé. Ce n’est qu’en 2013, alors que Ramis est gravement malade, que Bill Murray accepte finalement de lui rendre visite. Il entre dans sa chambre, reste un moment auprès de lui, puis repart sans bruit. Quelques mois plus tard, Harold Ramis décède. Aux Oscars, Murray lui rend un hommage discret mais sincère, citant son nom à voix haute lors de la cérémonie.
Une réconciliation par-delà l’écran
En 2021, SOS Fantômes : L’Héritage rend un dernier hommage à Harold Ramis. Grâce aux effets numériques, son personnage Egon Spengler réapparaît pour un instant d’émotion pure. Sans un mot, il combat aux côtés de ses anciens compagnons, dont Bill Murray. Le regard que ce dernier pose sur cette silhouette recréée numériquement dit tout. Une amitié brisée, mais jamais totalement oubliée.
Bill Murray n’a pas parlé à Harold Ramis pendant vingt ans
Crédit photo : Bill Murray at the 2024 Toronto International Film Festival (Riff Raff) 2- Adam Chitayat/ Attribution - Partage dans les mêmes conditions 4.0 International
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